Un peu d'Histoire ...

Notre Confrérie est la glorieuse héritière des cercles & loges au cérémonial secret, inspirés de la maçonnerie qui sous l'ancien régime, l'empire ou la Restauration, eurent les savoureuses joies du festin et brillantissimes bals sans toutefois oublier l'infortune des nécessiteux.

Voici quelques rites et rituels ...

Les célèbres fêtes de la loge des "Neufs Soeurs" ou "la Caserne" à Marly-le-Roi 

L’ordre des chevaliers et des nymphes de la Rose.Le but qu'elle se proposait était la bienfaisance prise dans un sens fort restreint, et l'amour du prochain y était circonscrit dans les limites les plus étroites. C'était tout simplement une réunion de plaisir qui s'était trompée de date, et qui appartenait, par ses tendances et par sa composition aux beaux jours de la Régence. M. de Chaumont, secrétaire particulier du duc de Chartres pour ce qui concernait la franc-maçonnerie, était l'inventeur de cet ordre, qu'il avait imaginé pour complaire aux désirs du prince. La société avait son siège principal à Paris, rue de Montreuil, à la Folie-Titon, petite maison de Son Altesse ; elle avait aussi des succursales dans les hôtels de plusieurs seigneurs. La salle où se faisaient les réceptions s'appelait le Temple de l'Amour. Les murs, ornés de guirlandes de fleurs étaient chargés d'écussons où étaient tracés des emblèmes et des devises érotiques. L'assemblée était présidée par deux officiers de sexe différent, dont l'un avait le titre d'hiérophante  et l'autre celui de grande-prêtresse. Le premier recevait les hommes ; les femmes étaient initiées par la seconde. Un chevalier, nommé Sentiment, une nymphe nommée Discrétion, deux introducteurs, homme et femme aidaient l'hiérophante et la grande-prêtresse dans l'accomplissement des réceptions. Les assistants se qualifiaient de frères et de sœurs. Les hommes avaient une couronne de myrte ; les femmes, une couronne de roses. L'hiérophante et la grande-prêtresse portaient, en outre, un large ruban rose sur lequel étaient brodées deux colombes au centre d'une couronne de myrte. Au moment où les réceptions avaient lieu, la salle n'était éclairée que par une lanterne sourde que tenait à la main la sœur Discrétion ; les réceptions achevées, le temple étincelait de la clarté de mille bougies.

 

Voici de quelle manière s'opéraient ces réceptions, d'après le rituel de l'ordre, que nous copions textuellement :

 

« L'introductrice (si l'on admet une nymphe), et l'introducteur (si c'est un chevalier) les dépouillent de leurs armes, bijoux ou diamants; leur couvrent les yeux ; les chargent de chaînes, et les conduisent à la porte du Temple de l'Amour, à laquelle on frappe deux coups. Le frère Sentiment introduit les néophytes, par l'ordre de l'hiérophante ou de la grande-prêtresse. On leur demande leur nom, leur patrie, leur état, enfin ce qu'ils cherchent. Ils doivent répondre à cette dernière question : Le bonheur.

 

Quel âge avez-vous? 

(Si c'est un chevalier :) L'âge d'aimer.

(Si c'est une nymphe :) L'âge de plaire et d'aimer.

 

Les candidats sont ensuite interrogés sur leurs sentiments particuliers, leurs préjugés, leur conduite en matière de galanterie, etc. Après les réponses, on ordonne que les chaînes dont ils sont chargés soient brisées, et remplacées par celles de l'Amour. Alors des chaînes de fleurs succèdent aux premières. Dans cet état, on commande le premier voyage. Le frère Sentiment leur fait parcourir un chemin tracé par des nœuds d'amour, qui part du trône de la grande-prêtresse et vient aboutir, à l'autre extrémité de la salle, à la place occupée par le frère Sentiment. Le second voyage est ordonné, et la même route est suivie en sens contraire. Si c'est une nymphe qui doit être admise, elle est conduite par la sœur Discrétion, qui la couvre de son voile. Ces deux voyages terminés, les candidats s'approchent de l'autel de l'Amour, et s'engagent par le serment suivant :

 

« Je jure et je promets, au nom du maître de l'univers, dont le pouvoir se renouvelle sans cesse par le plaisir, son plus doux ouvrage, de ne jamais révéler les secrets de l'ordre de la Rose. Si je manque à mes serments, que le mystère n'ajoute rien à mes plaisirs ! qu'au lieu des roses du bonheur, je ne trouve jamais que les épines du repentir !

 

Ce serment prononcé, on ordonne que les néophytes soient conduits dans les bosquets mystérieux, voisins du Temple de l'Amour. On donne aux chevaliers une couronne de myrte, aux nymphes une simple rose. Pendant ce voyage, un orchestre nombreux exécute une marche tendre, avec des sourdines. On les conduit à l'autel du Mystère, placé au pied du trône de l'hiérophante ; là, des parfums sont offerts à Vénus et à son fils. Si l'on reçoit un chevalier, il échange sa couronne avec la rose de la dernière sœur admise. Si c'est une nymphe qu'on reçoit, elle échange sa rose avec la couronne du frère Sentiment. L'hiérophante lit des vers en l'honneur du dieu du Mystère, après quoi il fait ôter le bandeau qui a couvert les yeux des candidats pendant toute la cérémonie. Une musique mélodieuse se fait entendre et vient ajouter au charme du spectacle qu'offrent aux initiés une réunion brillante et un lieu enchanteur. Pendant qu'on exécute cette musique, l'hiérophante ou la grande-prêtresse donne aux néophytes les signes de reconnaissance, qui se rapportent tous à l'amour et au mystère. »

 

Une autre société, qui n'a d'analogie avec celle-ci que par le nom : les Amants du plaisir, fut instituée en 1808 au camp français, devant Orense, en Galice. De jeunes officiers en furent les inventeurs. Il avait pour objet de charmer les courts intervalles des combats par des réunions choisies de personnes des deux sexes, qu'embellissaient des divertissements et des fêtes. C'était une sorte de maçonnerie d'adoption, qui avait ses initiations et ses mystères. Les loges prenaient le titre de cercles. Chaque chevalier portait un nom particulier : ainsi, M. Gustave de Damas s'appelait le chevalier du Défi-d'Amour ; M. de Noirefontaine, le chevalier des Nœds. Les formules de la réception, dont le secret paraît avoir été religieusement gardé, tenaient aux usages des cours d'amour et aux cérémonies de la chevalerie. De l'armée d'Espagne, la société s'étendit aux armées françaises employées sur les autres points de l'Europe, et à quelques garnisons de l'intérieur.